Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, lors de la cérémonie de remise des clés de la ville de Santiago.
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Hôtel de Ville – Santiago – Chili, samedi 27 mai 2006
Monsieur le Maire, je pourrais dire, ayant été longtemps moi-même Maire,
Mon Cher Collègue et Cher ami,
Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux,
Mesdames et Messieurs les représentants à un titre ou à un autre, des citoyens de la commune de Santiago,
Mes chers amis,
Monsieur le Maire,
je suis particulièrement heureux et fier de recevoir aujourd'hui les clés de votre ville. C'est pour moi un honneur mais aussi c'est quelque chose qui me va droit au cœur, parce que c'est le Chili, parce que c'est Santiago, parce que nous avons des liens profonds et anciens entre nos deux villes, nos deux peuples, nos deux nations.
Depuis mon arrivée au Chili, j'ai pu apprécier le charme, trop rapidement mais fortement, le charme de cette grande capitale, de cette grande et belle capitale, qui allie la modernité à un héritage historique assumé. J'ai pu sentir, notamment en traversant tout à l'heure la Plaza de Armas, l'authenticité et la vitalité d'une métropole située au cœur du développement rapide que connaît aujourd'hui sur le plan économique, comme sur le plan social et sur le plan international, le Chili.
A Santiago, j'ai eu le sentiment que l'on respire un certain air de Paris, -oh c'est bien prétentieux de le dire- mais c'est le sentiment que je ressens, notamment celui de la Belle Epoque, de l'Exposition universelle, qui ont laissé leur marque dans votre statuaire, dans les bâtiments publics, dans le patrimoine architectural traditionnel, dans l'architecture ferroviaire également, ou même dans ce salon d'honneur où nous nous trouvons aujourd'hui. Il y a une sorte de symbiose entre l'inspiration chilienne et l'inspiration française pour le meilleur, sans qu'aucune d'elles ne soit déterminante. Il y a quelque chose de commun qui justifie et qui fait comprendre la profondeur et la réalité de ce qui nous unit, au-delà des intérêts qui sont les nôtres.
Ce patrimoine que nous avons en partage, tous les deux, symbolise notre proximité culturelle qui est profonde.
C'est le sens des expositions que, notamment, la France a organisées avec ses partenaires chiliens dans des lieux publics, en particulier celle du photographe Arthus Bertrand. Belle exposition que je recommande à ceux qui ne l'ont pas encore vue. C'est le sens de la rénovation de l'Institut culturel franco-chilien, que la France va réaliser dans le quartier historique, et elle est fière des autorisations qu'elle a pu obtenir dans ce domaine.
Cet air de Paris flotte également dans le métro, que je viens d'emprunter avec la Présidente, Madame BACHELET, et qui met à la disposition des habitants de Santiago, depuis trente ans déjà , des technologies qui ont été confirmées et qui, je crois, donnent satisfaction aux habitants de Santiago.
Ces deux facettes de notre inspiration commune, de nos sources communes, culturelles et technologiques, sont au service du public. Car la gestion municipale, je le sais d'expérience, est par définition une gestion qui doit être au plus près de la population, des citoyens, de chacune et de chacun de ceux dont vous avez la charge.
Aussi, la France souhaite-t-elle également partager avec vous son expérience de la gestion des grandes villes et aussi des services publics. Ils son si nécessaires dans nos cités modernes. Chacun pouvant, dans ce domaine, apporter sa compétence, son expérience, ses capacités. Nous pouvons échanger nos réflexions pour relever les défis qui sont ceux de notre temps, notamment ceux d'une urbanisation accélérée. Nous pouvons ainsi améliorer le cadre de vie des habitants, préserver leur identité culturelle, ce qui est tout à fait essentiel, fournir des services de qualité, ce qui est notre devoir.
La réussite de la gestion locale, que vous incarnez au plus près des citoyens, Monsieur le Maire, est la meilleure garantie de leur attachement à l'exercice de la démocratie locale, et par définition et par extension, ensuite, de la démocratie tout court. Car la démocratie locale c'est un échelon fondamental pour une Nation qui compte parmi les plus grandes démocraties du monde actuel, le Chili, et qui peut être fier à la fois de son évolution, de ses racines, mais également de ses projets et d'une ambition légitime et justifiée. C'est la raison pour laquelle c'est un honneur, pour la France, d'être liée au Chili de façon profonde, pas seulement superficielle économique ou par des intérêts, mais aussi par le cœur.
C'est la raison pour laquelle je me réjouis, Monsieur le Maire, aujourd'hui, de vous apporter ce témoignage d'estime, de respect, d'amitié, et de reconnaissance.
Je vous remercie.
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