Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception offerte par la ministre de la Défense
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Hôtel de Brienne, Paris le jeudi 13 juillet 2006
Monsieur le Premier ministre,
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mon Général,
Mesdames, Messieurs,
Mes chers amis,
C'est avec beaucoup de plaisir que je suis à nouveau parmi vous, ce soir.
Le chef des armées est, par nature, sensible à cette rencontre directe avec les femmes et les hommes des trois armées et de la gendarmerie, et ceci à la veille de notre fête nationale, et dans une ambiance tout à fait fraternelle.
C'est l'occasion pour moi de rendre un hommage particulier à votre Ministre qui, depuis plus de 4 ans, avec le chef d'état-major des armées et l'ensemble des responsables de votre ministère, met en œuvre, avec talent, persévérance et enthousiasme, notre politique de défense, une politique qui permet à la France d'être un pays respecté.
Le 14 juillet est avant tout le symbole de notre attachement collectif aux valeurs de la République. Il permet également à la Nation de manifester sa reconnaissance aux armées et à la gendarmerie pour le rôle qu'elles jouent dans la défense de la paix et de la sécurité partout où celles-ci sont menacées.
Cette année encore, vous avez toutes les raisons de défiler avec fierté sur les Champs-Élysées.
Les Françaises et les Français sauront, j'en suis sûr, à cette occasion, vous témoigner leur estime, leur gratitude et leur admiration pour le travail que vous avez accompli, partout où vous avez été engagés, que ce soit sur les théâtres d'opération extérieure ou sur le territoire national.
En cette période de célébration nationale, permettez-moi, tout d'abord, de rendre un hommage solennel à toutes celles et tous ceux d'entre vous qui ont fait, cette année, le sacrifice de leur vie ou qui ont été blessés en accomplissant leur devoir au service de notre pays et de nos concitoyens.
Je tiens à assurer leurs familles et aussi leurs unités de l'estime, du respect, de l'affection et du soutien de la Nation tout entière.
Cette année aura une nouvelle fois été marquée par de nombreux engagements. Nous avons poursuivi nos opérations en Afrique, dans les Balkans et en Asie. Nous nous préparons à nous engager, sous l'égide de l'Union européenne, en République démocratique du Congo.
Nous avons aussi participé à des opérations humanitaires dont vous avez parfaitement compris les enjeux et à cet égard, je tiens à souligner l'efficacité de votre mobilisation à l'occasion de la grave crise sanitaire qu'a connue le département de la Réunion.
A chaque fois, la rigueur, la disponibilité et l'efficacité des forces armées ont été saluées par tous .
L'aptitude des armées à apporter une réponse rapide à l'ensemble de ces menaces est en fait une attente croissante de nos concitoyens et vous avez une nouvelle fois démontré vos facultés d'adaptation et votre réactivité. Je tiens à vous en féliciter.
Dans quelques instants, je vais décorer dix de vos camarades choisis parmi ceux qui se sont distingués en opération.
Ils se verront remettre la croix de la valeur militaire. Cette croix illustre les principales qualités que l'on attend d'un militaire sur le terrain : le courage et l'esprit de décision dans l'action, le sang froid et le discernement dans les situations extrêmes, la vigilance dans des opérations aux issues incertaines.
Et vous ne devez jamais oublier, quelle que soit votre fonction, qu'au cœur du métier que vous avez librement choisi, il y a l'esprit de sacrifice. Là, réside toute la noblesse de votre vocation militaire.
La forte sollicitation des armées et les succès qu'elles ont remportés témoignent de la pertinence du choix, fait par la France, de la professionnalisation et de l'effort budgétaire important qui l'a accompagné.
De nouveaux matériels sont progressivement mis en service dans les armées et dans la gendarmerie, accroissant de façon très significative nos capacités opérationnelles.
Deux bâtiments amphibies entrent en service dans la Marine. Après la première flottille de la Marine, un premier escadron de Rafale a été livré à l'armée de l'air. Deux brigades de l'armée de terre achèvent leur numérisation. Des véhicules d'interception équipent les brigades d'intervention rapide de la gendarmerie. Dans le domaine du commandement et du renseignement, de nouveaux satellites sont lancés.
J'ai veillé à ce que les engagements pris dans la loi de programmation militaire soient respectés. Ils le sont en 2006, ils le seront encore en 2007.
Je sais que ceci ne vous épargne pas des difficultés et que vous souhaiteriez que les progrès soient plus rapides. Vous devez cependant être pleinement conscients de l'effort important consenti par la Nation. Vous devez aussi trouver en vous-mêmes l'audace et l'imagination pour tirer le meilleur parti des ressources qui vous sont allouées par le pays.
Cette rencontre me donne également l'occasion de remercier publiquement les chefs d'état-majors de l'armée de terre et de l'armée de l'air, les généraux THORETTE et WOLSZTYNSZKI, qui quittent, vous le savez, leurs fonctions.
A la suite de leurs prédécesseurs, ils ont conduit leur armée sur le chemin exigeant de la modernisation et de la professionnalisation. Ils ont su, au cours de cette dernière année, amorcer l'adaptation de leurs états-majors à l'équilibre nouveau que j'ai souhaité entre le chef d'état-major des armées et les chefs d'état-major d'armée pour améliorer la cohérence et l'efficacité de notre outil de défense.
Il appartiendra à leurs successeurs d'amplifier cette évolution.
Au terme de leur carrière exemplaire, je tiens à leur rendre l'hommage de la Nation et à leur exprimer toute ma reconnaissance.
Mes chers amis, je sais pouvoir compter sur chacune et chacun d'entre vous pour servir notre pays avec enthousiasme, persévérance et sens de l'intérêt général.
Oui ! La nation peut être fière de son armée. En cette veille de fête nationale, je vous exprime toute ma confiance, mon estime et mon amitié.
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