08.012004 Extraits de l'allocution du Président de la République lors de la présentation des voeux du corps diplomatique

Palais de l'Elysée - mercredi 4 février 2004

Les progrès réalisés dans le domaine de la défense nous renforcent dans la conviction que l'Europe est avant tout affaire de volonté politique. C'est cette volonté qui a permis le lancement des deux premières opérations militaires de l'Union européenne en Macédoine et en République démocratique du Congo. C'est elle encore qui permet de développer la capacité de l'Union à planifier et à conduire des opérations autonomes, tout en confortant sa relation avec l'Alliance atlantique, qui demeure naturellement le fondement de notre défense collective.

Au sommet de l'OTAN à Istanbul, en juin prochain, je confirmerai la volonté de la France de prendre toute sa place dans la transformation de l'Alliance, en particulier dans la NRF, la force de réaction de l'OTAN, dont je note qu'elle sera l'un des principaux et des premiers contributeurs. Je rappellerai aussi qu'une alliance n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle est respectueuse des positions de chacun.

Le soixantième anniversaire du débarquement en Normandie, l'un des événements fondateurs du lien transatlantique, sera l'occasion de célébrer cette communauté de valeurs qui unit les démocraties et transcende les rivalités d'hier. Voilà pourquoi je me réjouis que le Chancelier fédéral allemand ait accepté mon invitation à participer à cet événement. C'est également l'esprit dans lequel, dans la fidélité à ces valeurs qu'à à Londres et à Paris, nous célébrerons le centenaire, cette année, de l'Entente cordiale.

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Réduire les menaces contre la paix, c'est d'abord se saisir des conflits non résolus.

L'année 2003 a encore un peu plus ébranlé la stabilité du Moyen-Orient. Or, c'est dans ce berceau de civilisations que se joue, pour une bonne part, notre avenir à tous.

En Iraq, l'intervention militaire a mis fin à un régime détestable. L'arrestation de Saddam HUSSEIN a tourné la page de cette dictature. Mais qui ne voit les réactions en chaîne que cette intervention a provoquées ? Aujourd'hui, nous regardons l'avenir. Notre objectif commun c'est l'instauration d'un Iraq souverain, stable, prospère, et démocratique et, vivant dans ses frontières en paix avec ses voisins, c'est l'objectif. et ne représentant pas une menace pour la sécurité.

La réalisation de cet objectif demandera, de la part de tous, beaucoup de lucidité, de courage et de détermination. C'est tous ensemble que nous gagnerons ou que nous perdrons. Il ne saurait y avoir de solution qui ne passe par un transfert aussi rapide que possible de la souveraineté aux Iraqiens eux-mêmes, car le sentiment d'occupation suscite toujours, en tout temps et en tout lieu, les mêmes réactions. L'implication forte de la communauté internationale, à travers les Nations Unies, est indispensable : c'est elle qui conférera sa pleine légitimité au processus de transition qui se met en place et qui permettra d'engager l'effort de reconstruction politique et économique du pays sur des bases solides.

Dans cet esprit, la France est naturellement prête à apporter son concours à l'action collective en faveur de l'Iraq, à la demande des Iraqiens eux-mêmes, en réponse aux besoins des populations et dans la perspective de l'établissement d'un gouvernement pleinement souverain.

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