LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
31 mai 1996
Monsieur le Premier Ministre, Cher Shimon,
Le peuple d'Israël vient de faire son choix. Il doit être respecté. Cependant, je tiens à vous dire toute ma sympathie, mon admiration et mon amitié. Les options de paix que vous défendiez, chacun en France les avait faites siennes. Moi le premier.
Votre destinée personnelle se confond avec l'histoire contemporaine de l'Etat d'Israël. A ce titre, on ne peut que regretter que vous ne meniez pas à son terme le processus de paix dont vous avez été, avec Itzhak Rabin, l'inspirateur courageux. Je suis convaincu que votre successeur servira au mieux les intérêts du peuple d'Israël. Je forme des voeux pour qu'il sache trouver les conditions d'une paix à laquelle tous les peuples de la région aspirent légitimement.
Je sais que notre amitié survivra à ces changements. Je souhaite pouvoir vous revoir dès que possible. J'ai la conviction que vous aurez encore bien des occasions de servir votre peuple, la cause de la paix et celle de l'amitié franco-israélienne à laquelle vous avez tant contribué.
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l'assurance de ma haute considération et de mon bien fidèle souvenir.
Bien amicalement votre,
Jacques CHIRAC
Son Excellence Monsieur Shimon PERES Premier Ministre de l'Etat d'Israël |