INTERVENTION

DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

LORS DU SOMMET DU PACTE DE STABILITE

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SARAJEVO-BOSNIE-HERZOGOVINE

VENDREDI - 30 JUILLET 1999

Je souhaiterais, tout d'abord, remercier la présidence de la Bosnie-Herzégovine pour son accueil, rendre hommage à l’Allemagne qui a pris l'initiative de ce Pacte de stabilité et saluer la dynamique présidence finlandaise.

Ce Sommet revêt trois enjeux, il est porteur de trois espoirs.

L'espoir de la démocratie tout d'abord. La démocratie qui ne va pas sans tolérance, hélas encore absente de l'ensemble de cette région.

Au coeur de l'ex-Yougoslavie, nous lançons un appel aux peuples de la RFY et notamment au peuple serbe. Nous lui disons qu'il fait partie de la famille des peuples européens. Qu'un régime démocratique s'instaure à Belgrade, que la liberté y recouvre tous ses droits, et nous serons les premiers à accueillir ce grand pays au sein de l'Europe moderne et de la Communauté internationale.

Nous lançons aussi un appel solennel à la réconciliation entre toutes les communautés nationales au Kosovo. Il faut qu'elles apprennent à vivre ensemble, en tournant leur regard non pas vers le passé mais vers l'avenir. Il n'y aura pas de stabilité sans esprit de tolérance et volonté de paix de la part de tous. Et je dirais qu'ici comme ailleurs c'est un problème autant de génération que de conviction. Je rappelle que l'Union européenne vient de lancer un appel. J'espère qu'il sera entendu.

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L'espoir d'une région balkanique pacifique, démocratique et développée : c'est l'objet même du Pacte de stabilité. Chacun doit y prendre sa responsabilité.

D'abord les pays de la région eux-mêmes. C'est par des mesures pratiques de bon voisinage, par des accords bilatéraux, par un changement des mentalités que l'on parviendra à une véritable stabilité, au bénéfice de tous.

L'Union européenne doit assumer toutes ses responsabilités. Elle l'a fait en étant l'initiateur de ce Pacte et en étant son premier contributeur. Elle le fera, le jour venu, en accueillant en son sein les pays qui ont vocation à la rejoindre.

Nous saluons également les pays tiers, l'ONU et les autres organisations internationales qui apportent leur concours actif à cette grande ambition. Je pense en particulier, bien sûr, aux Etats-Unis et à la Russie sans lesquels la paix ne règnerait pas aujourd'hui en Bosnie et au Kosovo.

L'enjeu de ce Sommet, c'est enfin la place de l'Union européenne sur la scène internationale. Il lui appartient d'affirmer son rôle, comme elle le fait aujourd'hui, dans la recherche d'une paix et d'un développement durable dans cette région. Il ne faut pas s'y tromper : si l'Union européenne ne parvient pas à relever ce défi, le défi de la paix, de la stabilité et du développement, personne ne le fera à sa place. En revanche, si elle y parvient, ce Sommet marquera pour elle le début d'une ère nouvelle dans le monde.