Jacques Chirac : un exceptionnel parcours politique
Nous avons le plaisir de vous présenter le nouveau livre de Jean-Louis DEBRE intitulé « Les présidents de la République » paru aux éditions Gründ.
Présentation
De Louis Napoléon Bonaparte à Nicolas Sarkozy, retrouvez dans cet ouvrage les biographies des 23 présidents de la République Française.
L’auteur propose dans ce livre un portrait de chacun des présidents, et de revivre les faits marquants de l’histoire de la République Française à travers leurs mandats.
Chaque biographie est accompagnée d’illustrations inédites de Philippe Lorin.
Extrait
Tout au long des années passées à l’Elysée, Chirac a su à maintes reprises se détacher du quotidien, des querelles politiques habituelles et situer son action dans une perspective historique. Le seul combat qui vaille pour lui étant celui pour l’Homme et son devenir.
Le 16 juillet 1995, il reconnaît ainsi la responsabilité de l’Etat français dans la déportation de milliers de juifs le 16 juillet 1942, à la suite de la rafle du Vel d’Hiv.
Le président a toujours refusé tout compromis avec les partisans des extrémistes du Front national, alors même que certains dans sa propre majorité souhaitaient au contraire passer des alliances électorales avec les candidats de ce même parti.
Viscéralement républicain, la laïcité est pour lui un pilier essentiel de la République. Il ne manque jamais une occasion de le rappeler et approuve la loi du 15 mars 2004 selon laquelle : « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit ».
Le 23 juin 2005, il instaure la Haute Autorité de Lutte contre l’Exclusion, convaincu que le combat des républicains pour l’égalité, depuis l’abolition des privilèges à celle de l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848, passe par cette lutte contre toutes les formes de discriminations.
Lorsqu’en 2007, critiqué dans les rangs même de sa majorité, il ose dénoncer l’intervention américaine en Irak, il fait non seulement preuve de courage politique mais aussi d’une lucidité remarquable. Sa vision du rôle de la France dans le monde, de son indépendance, s’inscrit dans le sillon tracé par le général de Gaulle. L’attrait que Chirac manifeste pour les grandes civilisations du monde est l’expression d’un intérêt profond pour les problématiques liées à l’Humanité. N’a-t-il pas d’ailleurs, en 1992, quand nombre de pays s’apprêtaient à fêter le cinquième centenaire de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, écrit au Roi d’Espagne pour lui indiquer que la France ne s’associerait pas à cette célébration qui avait provoqué l’un des plus terribles génocides de l’histoire de l’Humanité ? Cette position, incomprise et critiquée à l’époque, est aussi l’expression d’une authentique réflexion sur la politique et l’Homme.
A la fatalité d’une histoire fondée sur la haine, les pleurs et l’exclusion de l’autre, Chirac oppose toujours la nécessité d’un monde reposant sur le « dialogue des cultures ».
De même, la défense de l’environnement est pour Chirac, un combat prioritaire. Il ne cesse d’exhorter les gouvernements du monde à se mobiliser pour la promotion d’une économie au service du développement durable. Le 1er mars 2005, il décide notamment d’intégrer une Charte de l’environnement à la Constitution. Pour Chirac, l’écologie, « grande ambition qui s’impose à tous », est une des composantes de sa réflexion sur l’Homme.