Visite d’Etat à Washington, le 1er février 2006
Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, devant le Congrès des Etats-Unis d’Amérique à Washington
Monsieur le Speaker, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Membres du Congrès,
« Dans l’Amérique, j’ai vu plus que l’Amérique ; j’ai cherché une image de la démocratie elle-même ».
Ainsi s’exprimait Alexis de Tocqueville, l’un de nos plus grands penseurs.
C’est parce que vous incarnez aux yeux du monde, depuis plus de deux siècles, une exigence, un symbole, que je suis heureux et fier de saluer aujourd’hui votre Assemblée. C’est sous le signe de la fidélité et de l’amitié qu’est placée ma visite aux Etats-Unis.
Une amitié personnelle, née à la Libération, quand, à douze ans, j’ai vu débarquer les troupes américaines en Provence. Une amitié confortée ensuite par les séjours que j’ai faits dans votre pays en tant qu’étudiant mais aussi en tant que chauffeur ou serveur de restaurant. Une amitié sincère et vraie, qui s’est renforcée à chacune de mes nombreuses visites. Mais surtout, c’est de l’amitié entre nos deux peuples que je veux aujourd’hui témoigner. Nous avons tous appris, dans nos livres d’histoire, combien la France avait aidé votre pays à s’ériger en une nation libre, souveraine et indépendante. Et combien, en retour, vos idéaux politiques avaient inspiré notre révolution et contribué à l’établissement de notre République.
Tissée par les liens du sang, cette amitié ne s’est jamais démentie. Par deux fois dans ce siècle, lorsque l’Europe était plongée dans les ténèbres de la guerre et de la barbarie, l’Amérique s’est levée et a mis sa puissance au service de la démocratie. Vos soldats ont payé de leurs vies ou de leurs blessures ce combat contre le mal.