Message de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de l'ouverture des travaux des premières Rencontres Internationales sur la "Mémoire partagée", lu par M. Hamlaoui Mékachéra, ministre délégué aux Anciens combattants.
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
UNESCO, Paris, le 26 octobre 2006.
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Représentants des pays participants,
Mesdames et Messieurs,
Alors que s'ouvrent les premières " Rencontres internationales sur la mémoire partagée ", je tiens à saluer très chaleureusement chacune et chacun d'entre vous.
Mon amical salut s'adresse naturellement, en premier lieu, aux membres des délégations étrangères, venus des cinq continents, que j'assure de ma très cordiale sympathie.
Leur présence à Paris, aujourd'hui, honore mon pays.
Je voudrais également remercier Monsieur Hamlaoui MEKACHERA, Ministre délégué aux anciens combattants, d'avoir proposé d'organiser, pour la première fois dans le monde, ces rencontres autour de la mémoire combattante et féliciter tous les participants du monde combattant français qui se sont associés à cette belle et heureuse initiative.
La mémoire se situe au cœur même de l'identité de chacune de nos Nations.
La mémoire combattante - notamment celle liée aux conflits du XXème siècle - constitue certainement la facette la plus sensible de nos histoires nationales respectives. Elle nous renvoie aux épreuves les plus dures, aux sacrifices les plus grands, mais aussi aux joies les plus belles qu'ont connus nos peuples, et à travers lesquels se sont joués leur existence, leur survie, leur avenir.
Ces combats, livrés côte à côte ou parfois même face-à-face, peuvent et doivent désormais être appréhendés en commun pour renforcer la paix et consolider notre amitié, dans le respect de la diversité de tous et de l'identité de chacun.
Comprendre l'Histoire, dépasser ses déchirures, bâtir un avenir apaisé, c'est d'abord rendre hommage aux combattants des conflits passés. Ils méritent notre admiration et notre reconnaissance.
Partager nos mémoires, c'est aussi adresser un message d'espoir et de vigilance aux jeunes générations ; espoir dans une réconciliation toujours possible et vigilance face aux menaces contre nos libertés et nos valeurs.
Marquer notre reconnaissance aux combattants, satisfaire leur droit à réparation, inscrire symboliquement la mémoire de leurs sacrifices dans l'espace, transmettre les valeurs qui ont fondé leur combat à travers les générations : telles sont les exigences de mémoire que nous partageons.
Ces questions essentielles seront au cœur de vos réflexions au cours de ces rencontres. Je souhaite que vos échanges soient particulièrement riches et fructueux, de manière que chacun reparte chez soi avec le sentiment d'avoir, à la fois, donné et reçu.
Je me réjouis que la mémoire partagée puisse, désormais, constituer une composante à part entière des relations internationales.
Aujourd'hui, dans cette enceinte chargée de sens de l'UNESCO, les anciens combattants donnent l'exemple. Ils sont le fer de lance de la paix qui avance, du respect mutuel qui progresse.
Au moment où s'engagent vos travaux, je formule mes vœux de plein succès pour ces premières rencontres.
Vous avez mon soutien, mon estime et mon amitié.
Jacques CHIRAC