Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la présentation des voeux du gouvernement.

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Palais de l'Élysée, Paris, le mercredi 3 janvier 2007.

Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les ministres,

Merci, cher Dominique de Villepin, pour les vœux que vous venez de me présenter au nom du Gouvernement.

A vous-même, Monsieur le Premier ministre, à chacune et à chacun des ministres, je souhaite, à mon tour, une bonne et heureuse année 2007.

Je vous demande de transmettre ces vœux à vos proches ainsi qu'à vos collaborateurs : auprès de vous, ils font un travail remarquable au service de nos concitoyens.

Dans quelques mois, les Françaises et les Français vont se prononcer sur leur avenir. Je voudrais vous dire dans quel état d'esprit je souhaite que le Gouvernement aborde cette période.

Au travail, d'abord, cela va de soi. C'est notre responsabilité et c'est notre honneur. J'attends de vous une mobilisation totale au service de nos compatriotes : pour leur sécurité, dans la lutte contre le chômage, pour aider les plus démunis, pour faire vivre l'égalité des chances, pour défendre et favoriser le développement de nos entreprises, pour porter la voix et les valeurs de la France partout dans le monde.

Je voudrais, plus particulièrement, vous fixer trois priorités.

D'abord, des textes importants sont soumis au Parlement. Je pense notamment à la prévention de la délinquance, à la réforme de la justice, à la parité en politique, à la modernisation du dialogue social, aux tutelles ou à la protection de l'enfance. Ils devront être votés avant la fin de la législature. De même, je le souhaite, que le statut pénal du chef de l'Etat et le texte sur la Nouvelle-Calédonie ainsi que celui prévoyant l'abolition de la peine de mort par notre Constitution.

Je souhaite enfin, vous le savez, que vous avanciez rapidement dans votre travail sur le droit au logement opposable.

Deuxième priorité : l'essentiel des décrets d'application des lois votées depuis 2002 doit être pris. Faire voter une loi n'est pas une fin en soi. Il faut qu'elle s'inscrive dans la réalité de nos concitoyens. J'ai ainsi décidé, en plein accord avec le chef du Gouvernement, qu'un des conseils des ministres du mois de mars sera consacré à faire le bilan du respect, par chacune et chacun d'entre vous, de cette exigence.

Enfin, la France accueillera dans les prochaines semaines trois évènements internationaux majeurs : la conférence sur le Liban, celle sur l'environnement et le sommet Afrique-France. J'attends de vous un engagement personnel et une mobilisation totale des services dont vous avez la responsabilité pour l'exécution de ces trois grandes conférences.

Vous aurez aussi, certainement, à cœur de prendre part au débat national qui s'annonce. Il est légitime que vous puissiez le faire, et nos concitoyens seront attentifs à l'expression de votre engagement et de vos convictions.

Mais il vous faudra le faire dans le cadre d'un principe clair: cet engagement dans le débat électoral ne saurait en aucun cas s'exercer au détriment de votre mission gouvernementale.

Je veux vous dire aussi que vous avez toutes les raisons d'être fiers de l'action que vous menez sous l'autorité du Premier ministre.

Bien sûr, beaucoup reste à faire mais le chemin déjà parcouru est considérable.

Des réformes trop longtemps différées ont été faites : les retraites, la sécurité sociale, la création d'une nouvelle branche pour les personnes âgées dépendantes et les personnes handicapées. Nous avons démontré qu'il n'y avait pas de fatalité à la hausse de la délinquance. Le chômage est à 8,7%. Déjà 360 000 chômeurs de moins. Jamais on n'a autant fait pour l'égalité des chances et pour faire respecter les valeurs de la République. La croissance est solide, au dessus de 2%. Les finances publiques sont assainies. La France a restauré une capacité de défense digne de ce nom. La France est aux avant-postes des grands combats du monde pour la paix, pour le développement, pour les droits de l'Homme, pour le dialogue des cultures, pour la sauvegarde de l'environnement.

Dans un temps où, par la force des choses, la caricature pourrait gagner sur la raison et la tentation de la "table-rase"sur le respect du travail accompli, sachez revendiquer et porter haut votre action !

J'aurai pour ma part l'occasion de m'exprimer, de fixer les enjeux et d'éclairer le choix des Français, comme j'ai eu l'occasion de le faire le 31 décembre. Je le ferai en liberté et en responsabilité, guidé par une seule ambition : l'intérêt des Français.

La vocation de la France, c'est le progrès et la défense de valeurs fondamentales. C'est de se porter au premier rang des combats de notre époque dans la fidélité à son identité. C'est cette France que nous aimons et que nous servons de tout notre cœur. Une France forte, respectée, attendue dans le monde.

Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,

Soyez assurés de toute ma confiance, mais aussi de mon amitié. Et permettez-moi de vous renouveler tous mes vœux les plus chaleureux, les plus sincères, permettez-moi de dire les plus affectueux pour l'année 2007.

Je vous remercie.


Pour en savoir plus:

  1. Voeux du Premier ministre au président de la République